Je dois avouer que líune de mes motivations à míentêter à travailler avec un système étranger à Micro$oft (en líoccurence le Mac) doit se trouver dans la propension célèbre des habitants de notre pays à se demander éternellement comment ils pourraient résister à líenvahisseur... (Même síil commence à être de bon ton de tirer sur Mr Gates ...)
Il y a peu, le simple fait díévoquer des systèmes díexploitation alternatifs au rouleau compresseur ìWindowsî relevait de la pure plaisanterie: ìApple ? Dans six mois cíest fini !î ou ìLi... comment vous dites ? li-nux ? Cíest pas une lessive ?î
Cependant, le fait est quíaujourdíhui nombre díutilisateurs commencent à síintéresser voire à basculer vers ces systèmes parallèles qui, comme disait quelquíun de bien informé, níont pas à prouver leur efficacité, leur stabilité, leur convivialité ... Dans le même temps, ceux-ci constatent la piètre qualité de Windows et la prise en otage dont ils sont victimes.
Par ailleurs, chaque jour apporte son lot de révélations sur les pratiques pour le moins étranges de Microsoft: concurrence déloyale, pressions économiques et financières etc ...
Les professionnels commencent eux aussi à réagir et, dans tous les domaines, la concurrence síorganise: système, applications, internet. Pour ce faire, certains utilisent une  technique bien connue du côté de Redmond, siège de Microsoft, et terriblement efficace: la gratuité (ou presque).  Depuis quelques années, Apple dote  toutes ses machines grand public de son logiciel phare ClarisWorks en vue díinonder le marché, ce qui síest effectivement passé. Une version PC à 99 F a même vu le jour toujours dans le même esprit. Toujours en ce qui concerne Apple le récent succès de líiMac prouve, síil en était encore besoin de líenvie des acheteurs de trouver autre chose que ce quíon leur propose dans le monde Win(dows-In)tel.
Une autre société, StarDivision, offre quant à elle StarOffice, une suite bureautique multi-plateforme (Mac, Linux, Windows, OS/2) qui reprend les applications de Microsoft Office: traitement de textes, tableur, dessin, base de données... avec lesquelles elles sont díailleurs compatibles. Elle y ajoute même díautres logiciels comme la modélisation 3D, la retouche díimages, un navigateur et éditeur WEB, une interface de programmation intégrée, etc... Cette suite est totalement gratuite pour un usage non-commercial (elle peut être téléchargée à líadresse: http://www.stardivision.com). Elle commence déjà à cartonner en Angleterre, en Allemagne et gageons que dès que la version française sera disponible, elle prendra avantageusement place sur les micros de nos concitoyens...
Au niveau internet, Netscape diffuse gratuitement (certes un peu forcé par Microsoft) son navigateur Communicator et je me suis laissé dire que nombre díutilisateurs déçus díInternet Explorer se sont laissés tenter par ce dernier.
Dans le domaine du système díexploitation, Linux commence à séduire de plus en plus de monde par sa stabilité mais surtout car son ìnoyauî est totalement libre (contrairement à ses concurrents) permettant ainsi à tout programmeur de le faire évoluer.
Et cíest finalement là le coeur du débat car on sait bien que le progrès naît de la diversité, voire du chaos et non du monopole imposé à coups de milliards: on a bien vu le résultat de la lutte pour le standard de la vidéo domestique: le gagnant fut le VHS, imposé par la puissance économique japonaise. Malheureusement, cíétait de tous les formats disponibles (Bétamax, Vidéo 2000) le moins bon... Il semble bien que le monde de líinformatique veuille échapper à cette issue et que les vassaux mettent toute leur énergie à faire vaciller le suzerain.

PG

article paru en 1999